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Qualité et humanitaire : un même engagement pour Anne Carpentier, pharmacienne chez Tulipe

Portraits
Publié le 14 Jun 2022

[Portraits] L’association Tulipe (Transfert d’Urgence de l’Industrie Pharmaceutique) fête ses 40 ans en 2022. Chaque mois, nous vous proposons de découvrir celles et ceux qui s’engagent à ses côtés. Permanents, bénévoles, membres du Conseil d’administration, entreprises de santé adhérentes ou ONG : grâce à eux, l’association réalise depuis 40 ans sa mission de réponse médicale d’urgence au service des populations en détresse. Aujourd’hui, le portrait d’Anne Carpentier, pharmacien responsable chez Tulipe qui œuvre également pour le Leem depuis 1994.

Anne Carpentier pharmacien responsable Association TulipeAnne Carpentier, pharmacien responsable 

Elle est l’une des garantes de la transparence et du bon fonctionnement de l’association Tulipe comme établissement pharmaceutique. Le rôle d’Anne Carpentier est d’assurer et garantir la qualité des médicaments qui vont être donnés aux partenaires de Tulipe : ONG ou autorités des pays qui peuvent solliciter l’association en cas de conflit ou de catastrophe naturelle. Tulipe est soumise aux bonnes pratiques de dons de l’OMS. « Il faut que les produits de santé soient encore valides pendant un an lorsqu’ils sont envoyés. En tant que pharmacien responsable, je suis garante de ces bonnes pratiques et du respect des réglementations. », affirme d’emblée Anne Carpentier lorsqu’on évoque sa mission.

Anne Carpentier, pharmacien responsable depuis 2015 chez Tulipe. Une de ses envies : partir sur le terrain et aider sur place.

« C’est mon premier engagement concret dans l’humanitaire »

Tulipe est la première expérience d’Anne Carpentier dans l’humanitaire, en revanche son envie d’aider les autres remonte à bien plus loin. : « adolescente, j’ai travaillé à la Protection Civile. Lors de ma première année de médecine, j’étais déjà très attirée par le secours aux populations, par la lutte contre les maladies, soigner les gens… cette fibre a toujours été présente. Tulipe, c’est mon premier engagement concret pour de l’humanitaire, c’est une grande fierté. Je sens que nous sommes utiles et cela me tient vraiment à cœur. C’est enrichissant de faire quelque chose qui ne soit pas à but lucratif ».

Réaliser un état des lieux pharmaceutique

Cette professionnelle de la santé est entrée par “la petite porte” de l’association en 2015. A l’époque, Tulipe n’avait plus de pharmacien responsable et l’association avait besoin d’une professionnelle reconnue pour réaliser un état des lieux pharmaceutique. Il s’agit d’un moment clé dans la vie de l’association, puisque cette démarche lui permet de conserver son agrément auprès de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé). D’abord pharmacienne adjointe de l’association, elle monte, quelques mois après son arrivée, en puissance : « en octobre 2015, avec l’arrivée de Thomas Borel aux Affaires scientifiques du Leem, il a fallu réorganiser Tulipe, je me suis mise à gérer les stocks, j’ai commencé à faire du bénévolat pour Tulipe avec le plaisir d’aider ».

Être disponible à tout moment

Après un vote du conseil d’administration de l’association en juillet 2016, Anne Carpentier devient pharmacien responsable et Directrice déléguée de l’association. C’est en juillet 2020 qu’a lieu un grand changement avec l’emménagement de Tulipe dans un nouvel entrepôt au Thillay : « nous avons eu une importante réactualisation côté qualité parce qu’il a fallu faire le transfert d’établissement et reprendre tout à zéro avec un local vide et donc une révision complète des procédures d’organisation ». Aujourd’hui, Anne Carpentier est à la fois pharmacien responsable et Directrice des affaires pharmaceutiques du Leem : « il n’y a pas de répartition de mon temps entre mes deux activités. Mais on ne peut pas être pharmacien responsable à temps partiel, je dois être disponible à tout moment en cas de besoin. », précise Anne Carpentier.

« Je me suis complètement consacrée à l’association »

Récemment, ce besoin, ou plutôt cette urgence, s’est matérialisée avec la guerre en Ukraine. Anne Carpentier y passe à ce moment la plupart de son temps : « c’était particulier, nous avions de nombreux bénévoles à encadrer pour la préparation des kits d’urgence, il y avait besoin d’une supervision Pharma. Dès le début du conflit, j’ai annulé des réunions, des groupes de travail, mis des choses en suspens… Je me suis complètement consacrée à l’association. Nous avions un afflux massif de produits qu’il fallait rentrer en stock, Mohammed Aidouni, le logisticien de Tulipe, n’avait plus la capacité de gérer l’important volume de références à saisir informatiquement. En effet, il était tout le temps dans l’entrepôt à devoir gérer les entrées, les sorties et les inventaires sur papier. Donc, nous avons effectué un peu tous les métiers, c’est-à-dire que j’ai remplacé par moment Mohammed pour saisir les inventaires, Alexandre Laridan, le directeur des opérations, l’a fait également. J’ai pu également m’occuper des sollicitations de Valérie, la responsable administrative, parce qu’elle s’est occupée aussi des donations, des dons financiers, des formulaires… Nous nous sommes donnés à fond ! C’est ça que j’aime chez Tulipe, il y a une vraie solidarité, on est seulement quatre à plein temps. Il y a aussi Dorothée et Laurent qui ont donné beaucoup plus de temps qu’auparavant ».

Anne Carpentier Valérie Sénéchaut association Tulipe

Anne Carpentier aux côtés de Valérie Sénéchaut lors des JQP, Journées de la Qualité Pharmaceutiques à Marseille en mai 2022.

La convention avec le ministère des Affaires étrangères : un cap

Ces derniers mois, avec la guerre en Ukraine, ont été parmi les plus marquants pour la pharmacienne. Elle a également connu une étape clé dans la vie de l’association : « la signature de la convention avec le Centre de Crise du ministère des Affaires Étrangères a été un cap dans la reconnaissance de Tulipe comme acteur majeur de donation humanitaire. Grâce à cette convention, nous pouvons donner directement des produits au ministère de la Santé ou à celui des Affaires étrangères. Pour moi c’est un véritable tournant qui permet d’être plus efficace pour les cas de première urgence. Notamment lorsque des situations d’urgence imposent d’envoyer des kits médicaux en 48 heures ».

Un chargement de médicaments acheminé avec l’avion présidentiel

Cette convention a permis à l’association Tulipe d’envoyer des dons de produits de santé en Afghanistan, au Vénézuela, au Liban mais aussi dans les Antilles après les ravages causés par l’ouragan Irma en septembre 2017. « Nous avions fait expédier trois tonnes de produits médicaux pour faire face aux besoins d’urgence des habitants des îles dévastées. Ce chargement a été acheminé à bord de l’avion du président Emmanuel Macron. C’était assez particulier d’être sollicité pour aider nos compatriotes de Saint-Martin. Pour pouvoir agir rapidement, nous avons ouvert l’entrepôt un dimanche matin pour que les cantines soient récupérées, car l’avion présidentiel devait partir le dimanche soir. », se souvient Anne Carpentier.

Un travail avec les bénévoles de l’association

Une des missions du pharmacien responsable est aussi d’encadrer les bénévoles venant des entreprises de santé partenaires. Avec la guerre en Ukraine, leur mobilisation a été particulièrement exceptionnelle : « nous avons accueilli et briefé les bénévoles sur le rôle de l’association de Tulipe. Ils se sont ensuite occupés de désactiver les boîtes de médicaments ou encore de leur sortie du stock. Cela pour préparer les journées de fabrication des cantines qui sont envoyées aux organismes humanitaires ».

bénévoles humanitaire santé association tulipe

Parmi les missions du pharmacien responsable : encadrer les bénévoles des entreprises de santé

RSE : une double opportunité pour les entreprises de santé

Ces dernières années, l’investissement des entreprises de santé a pris de plus en plus d’ampleur. Un engagement concomitant avec la montée de toutes les actions et initiatives liées à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). « Elles se sont mises à identifier des secteurs dans lesquels elles pouvaient faire des donations gratuites, à usage humanitaire et aussi proposer de la main-d’œuvre au titre du bénévolat. Les responsables de ces entreprises sont très contents de contribuer à l’amélioration de la qualité des soins, que ce soit en donnant à leurs collaborateurs du temps de bénévolat pour qu’ils s’impliquent dans des actions concrètes, ou en offrant des médicaments. », souligne Anne Carpentier. Tulipe leur donne ainsi cette double opportunité de s’investir dans l’humanitaire et dans la santé.