Retour[Interview] Alexandre Laridan est le directeur opérationnel de l’association Tulipe depuis 5 ans. Il gère l’ensemble des donations effectuées chaque semaine par l’association et s’occupe des relations avec les adhérents, partenaires et ONG sur le terrain. Alexandre Laridan évoque les opérations humanitaires en cours et à venir en Ukraine mais aussi les actions menées dans les autres zones d’intervention de l’association.
Pourquoi soutenir l’action de Tulipe ?
Tulipe c’est l’établissement pharmaceutique des entreprises du médicament. C’est un établissement unique en France. Les laboratoires qui nous soutiennent peuvent réaliser des donations médicales sécurisées. C’est l’assurance que ces dons seront destinés aux bonnes personnes dans des contextes humanitaires pertinents.
Comment Tulipe intervient pendant la guerre en Ukraine ?
Cela fait plusieurs semaines que Tulipe travaille sur cette guerre en Ukraine. Nous avons été présents dès les premières 24 heures avec une donation de plusieurs tonnes avec le Centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Les deux premières semaines ont été rythmées par des opérations d’urgence. Nous sommes intervenus avec des groupements d’urgence sur le terrain. Aujourd’hui, nous sommes entrés dans une phase différente, celle de seconde urgence avec un travail avec les hôpitaux sur place, les autorités ukrainiennes et aussi UN OCHA (le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU) qui organise le secours humanitaire sur place.
Où en sont les donations sur place ?
Le 16 avril dernier, nous avons effectué un envoi très spécifique à la fois pour des hôpitaux à Kharkiv et Odessa, dans des zones de guerre. Nous avons donc eu des demandes précises. C’est pour cela que nous avons envoyé beaucoup de kits d’urgence dans ces hôpitaux. Ils sont composés de pansements, d’injectables et de produits qui nous ont été demandés. Ce sont 9 tonnes qui sont parties, partagées dans ces hôpitaux et aujourd’hui, une semaine après, nous savons que tout a bien été réceptionné.
L’association Tulipe effectue un suivi des donations déjà effectuées en Ukraine. De nouvelles devraient partir prochainement
Combien de tonnes de produits de santé ont été données ?
Sur la première urgence, les deux premières semaines, il y a eu environ 20 tonnes de produits de santé envoyées, principalement des produits d’urgence. Avec la donation du 16 avril, nous en serons à 50 tonnes au total, ce qui correspond pour Tulipe à une année complète de dons, réalisée en quatre mois.
Quelle donation préparez vous actuellement ?
Nous sommes en train de préparer une nouvelle donation avec des produits injectables pour des hôpitaux situés dans la région de Lviv. Dans cette région, il existe de nombreux centres de stockage, parfois même dans les hôpitaux, ce qui permet de dispatcher des produits de santé dans d’autres zones du pays où la situation est plus difficile. Du fait des récents bombardements, nous avons dû déplacer l’envoi qui partira demain.
D’autres zones d’interventions pour Tulipe
Quels médicaments partiront demain en Ukraine ?
Nous avons beaucoup d’antibiotiques injectables, du paracétamol injectable, des antalgiques, très demandés en Ukraine. Nous avons également plusieurs palettes de Levothyrox qui est aujourd’hui le produit le plus demandé en forme sèche en Ukraine. De nombreux patients ont, comme en France, des problèmes de Thyroïde.
Quelles sont les autres zones d’intervention de Tulipe ?
Une première aide médicale est prévue pour la Birmanie, pays aujourd’hui en guerre civile. Une autre aide médicale est également prévue pour l’Afghanistan où la rupture d’approvisionnement, en médicament ou en sécurité alimentaire, est totalement désastreuse pour le pays. Nous intervenons aussi en Birmanie, en République Démocratique du Congo, au Mali ou encore au Niger. Dans ces pays d’Afrique, les besoins sont toujours énormes et Tulipe y poursuit son action. Enfin, nous menons toujours une opération aux côtés de l’Ordre de Malte au Liban, un pays où la situation médicale est très tendue. Nous souhaitons continuer notre effort.