Un camion comprenant 33 palettes de produits de santé, données par l’association Tulipe et ses entreprises de santé adhérentes, a pris le départ le 21 juillet 2022 à destination de Kharkiv dans le nord-est de l’Ukraine. Ce chargement de produits de santé est destiné aux hôpitaux de la ville et comprend des palettes d’antispasmodique, de compléments alimentaires cliniques, d’anticoagulants et de compresses stériles. Cette donation a été prise en charge par l’association Aide Médicale et Caritative France-Ukraine (AMCFU). Nous faisons le point avec Diana Dols, sa directrice des opérations humanitaires.
Cette donation est destinée dans sa majorité aux hôpitaux de la ville de Kharkiv dont une partie dépend des autorités municipales. Ce sont ces dernières qui coordonnent les besoins et la redistribution de l’aide médicale dans les hôpitaux. La ville, ses infrastructures et parfois même ses hôpitaux sont sous les bombardements permanents depuis le début de l’invasion. Selon un rapport de l’ONG Luhansk Regional Human Rights Centre “Alternative”, de nombreux établissements hospitaliers et médicaux ont été touchés par les tirs russe, comme le centre d’oncologie de la région de Kharkiv, l’hôpital de la ville ou encore l’hôpital des enfants, sévèrement endommagé le 12 avril dernier.
Diana Dols directrice des opérations humanitaires de l’association Aide Médicale et Caritative France-Ukraine (AMCFU)
Des structures médicales visées par les russes
Pour la seule région de Kharkiv, l’ONG a recensé douze attaques directes ou dommages collatéraux entre le 24 février et le 31 mai. Le 21 juillet, une nouvelle attaque russe fait encore deux morts dont un adolescent de 13 ans et une vingtaine de blessés. « Beaucoup d’infrastructures ont été détruites. Malgré cela, de nombreux habitants restent sur place. Nous avons été sollicités directement par la ville de Kharkiv qui a toujours d’importants besoins en aide humanitaire. Avant cet envoi, nous y avions déjà acheminé de l’aide humanitaire via plusieurs voyages en camion. », détaille Diana Dols. Avant l’invasion, Kharkiv, deuxième plus grande ville d’Ukraine et capitale administrative de l’oblast de Kharkiv était « un pôle universitaire et industriel rayonnant. Aujourd’hui, ses habitants vivent dans l’angoisse. », ajoute la directrice des opérations humanitaires de l’AMCFU au sujet de cette ville qui comptait 1 421 125 habitants au 1ᵉʳ janvier 2022.
Arrivée de la donation de Tulipe le 26 juillet. Près de 80 tonnes de médicaments ont été donnés à l’Ukraine par l’association Tulipe et ses entreprises de santé adhérentes depuis le début du conflit.
Produits de santé : collaboration avec l’association Tulipe depuis le début de la guerre en Ukraine
L’association Aide Médicale et Caritative France-Ukraine travaille avec Tulipe depuis le début de l’invasion russe du 24 février. « Nous avons dès le début acheminé une aide médicale, cette collaboration avec Tulipe était donc naturelle. À la suite de l’invasion, nous avons réorganisé nos convois en les dédiant à l’aide d’urgence car les hôpitaux étaient devenus très dépendants de l’aide humanitaire. », précise Diana Dols. L’ONG mène sans relâche une action continue en Ukraine. Une action qui a débuté en 2014, lors des événements de Maïdan et des affrontements dans le Donbass, l’association Aide Médicale et Caritative France-Ukraine (AMCFU) organise depuis un réseau de solidarité médicale et humanitaire entre la France et l’Ukraine.
256 attaques confirmées contre les établissements de santé. 262 enfants sont morts et 415 ont été blessés suite à l’attaque de la Russie
Un besoin en médicaments, équipements et dons financiers pour les hôpitaux
« Depuis le début de la guerre, nous avons, tous dons confondus, 10 000 donateurs et sommes intervenus partout en Ukraine, sauf à Marioupol où les accès étaient malheureusement coupés dès le début de l’offensive russe », explique Diana Dols. Ce sont les contacts sur le terrain qui permettent à l’ONG d’effectuer une veille sur les tendances en besoins humanitaires, tendances changeantes en raison de la grande instabilité que connaît le pays : « nous avons des besoins en médicaments, en équipements portables pour hôpitaux, en équipements pour effectuer des diagnostics, en moyens de transports dont des ambulances adaptées pour les personnes à mobilité réduites. Cela afin d’évacuer les personnes fragiles des zones de combats. Nous avons également besoin de dons financiers. », poursuit-elle. Depuis le début du conflit, l’OMS a enregistré près de 256 attaques confirmées contre les établissements de santé. 262 enfants sont morts et 415 ont été blessés suite à l’attaque de la Russie.
Actuellement, l’AMCFU a besoin de cinq bus de ville, diesel avec portes larges et sans étage pour le passage des civières. Les hôpitaux équiperont de lits et civières les bus. Autre besoin : des bus de ville pour le transport des habitants (les transports publics de certaines villes ont été fortement endommagés).