Partenaire de l’association Tulipe depuis 2022, The Heart Fund est une ONG créée en 2012 avec pour mission de donner aux populations vulnérables et isolées un accès aux soins, et plus précisément aux soins cardiovasculaires. La principale zone d’action de l’ONG est l’Afrique mais c’est lors de la guerre en Ukraine que s’est noué un partenariat avec l’association Tulipe.
Virginie Gallardo, co-fondatrice et directrice des opérations de The Heart Fund avec une équipe de médecins en Côte d’Ivoire
Dès les premières semaines suivant l’invasion russe d’Ukraine, The Heart Fund a souhaité s’allier à l’organisation franco-ukrainienne Motanka, fondée par la photoreporter française Gaëlle Girbes. Organisation qui apporte un support en médicaments aux professionnels de santé ukrainiens présents dans les zones les plus inaccessibles du pays : « Nous gérons tout l’aspect partenariat, les équipements et dons de médicaments. Ensuite l’ONG Motanka France s’occupe du transport de la France jusqu’en Pologne. Motanka Ukraine avec un réseau de volontaires, se charge de récupérer et de distribuer les différents produits de santé aux bénéficiaires finaux qui se situent dans des zones où d’autres ONG ne peuvent se rendre. », explique Virginie Gallardo, cofondatrice et directrice des opérations de The Heart Fund. « C’est en recherchant quelle organisation était la mieux à même de nous accompagner sur le don de médicaments, très réglementé que nous avons découvert Tulipe. L’association est donc apparue comme l’organisation principale gérant ce type d’aide. », ajoute-elle. Ainsi, depuis mai 2022 en Ukraine, des kits de produits de santé Tulipe sont régulièrement livrés dans des zones précises où les besoins sont particulièrement ciblés par Gaëlle Girbes qui identifie sur place les différents bénéficiaires.
Les premières missions de The Heart Fund ont permises d’opérer des enfants victimes de pathologies cardiovasculaires (DR- The Heart Fund)
Afrique : un million de décès par an dus aux maladies cardiovasculaires
La véritable raison d’être de The Heart Fund est la lutte contre les maladies cardiovasculaires dès sa création en 2012, par le docteur David Luu, chirurgien cardiaque pédiatrique. Ces maladies tuent plus que le sida ou le paludisme. Avec 17,5 millions de décès recensés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2021, les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde. En Afrique, elles sont à l’origine d’au moins un million de décès par an. Les premières missions de chirurgie sont ainsi organisées en Haïti, en Inde ou en Mauritanie par l’organisation à but non lucratif : « nous avons commencé ainsi, en organisant des missions de collaboration internationales avec des équipes de chirurgien locaux et internationales pour aller opérer des enfants atteints de pathologies cardiaques, et donc, des chirurgies à cœur ouverts. », explique Virginie Gallardo. Très rapidement, au fur et à mesure de ses missions, l’équipe de l’ONG s’aperçoit que pour avoir un impact plus large, une action approfondie est nécessaire sur la prévention pour éviter au maximum d’être dans des phases de traitement.
Maladies cardio-vasculaires : des programmes de cliniques mobiles
L’ONG se positionne alors sur des programmes globaux permettant d’agir sur de la prévention, de l’éducation, de la formation et aussi du traitement. « Au fur et à mesure de ces actions, nous avons mis en place le programme ‘’The Heart Mobile’’. Il s’agit de cliniques mobiles allant à la rencontre des populations. Il amène l’hôpital dans les villages, dans les zones rurales pour dépister des maladies cardiovasculaires et éduquer, pour sensibiliser. Nous formons également au dépistage cardiovasculaire les personnels de santé qui sont dans les villages et villes où nous nous rendons. », détaille Virginie Gallardo.
Les personnels médicaux des pays où The Heart Fund intervient deviennent ainsi les acteurs de ce programme de cliniques mobiles. En Côte d’Ivoire, par exemple, la clinique mobile est gérée par un médecin local qui est chef de programme. Des équipes de cardiologues sont dépêchées sur les différentes missions de campagnes de dépistages. Pour que cela fonctionne, l’ONG lève des fonds et trouve les partenaires locaux nécessaires à la mise en place et à la pérennité de ces structures : « Nous concevons les programmes et nous fournissons également la clinique mobile, le matériel de diagnostic, tous les consommables. Ce sont toutes les ressources qui vont permettre aux équipes locales de mener toutes ces actions. », souligne la directrice des opérations de l’ONG.
L’ONG The Heart Fund souhaite poursuivre le développement des cliniques mobiles en Afrique (DR – The Heart Fund)
Des collaborations médicales interafricaines
Les actions de The Heart Fund sont à la fois ciblées et menées avec une vision d’ensemble comme le raconte Virginie Gallardo : « Nous sommes implantés en Côte d’Ivoire depuis 2015, c’est notre pays de cœur, nous avons de nombreux partenaires locaux avec qui la dynamique est excellente. De plus en plus de cardiologues y sont formés. Nous souhaitons également être présents au Mozambique. Actuellement, il y a quatre cardiologues dans tout le pays. C’est notre deuxième focus actuel. Nous sommes partis en mission dans ce pays avec des cardiologues de Côte d’Ivoire pour y installer une collaboration interafricaine avec échanges de pratiques sur les consultations médicales, de cardiologie ou encore sur des sujets de recherche. Cela pour mettre en commun toutes les données et connaissances dans l’objectif d’améliorer la santé des populations ».
« Cet écosystème permet aussi de former et d’équiper les médecins au niveau local »
Les principaux objectifs de The Heart Fund dans les mois à venir sont, outre la poursuite du soutien à la population Ukrainienne, de continuer à développer d’autres cliniques mobiles. « Ces programmes sont bien accueillis par les populations et fonctionnent très bien sur le terrain avec des équipes locales. Cet écosystème permet aussi de former et d’équiper les médecins au niveau local. Nous ne faisons pas seulement une campagne de dépistage mais effectuons un suivi complet pour les patients nécessitant par exemple une opération en organisant une prise en charge ». Les bénéficiaires de ce type de programme ne sont pas seulement les patients mais aussi les médecins comme tient à préciser Virginie Gallardo : « Il existe un véritable intérêt pour les cardiologues de notre programme de partir en mission à la rencontre des populations isolées sur le terrain. Pour tout cela, nous aimerions renforcer notre aide au Mozambique et créer plus de points de cliniques mobiles dans d’autres pays africains. La difficulté aujourd’hui est bien sur le financement. Avec le Covid, nous n’avons pas pu organiser nos événements de collecte de fonds. Nous recherchons aujourd’hui de nouveaux partenaires financiers pour développer cela ».
Le défi pour l’ONG est d’essayer de trouver un moyen de rendre durables et d’autonomes ses programmes, cela notamment en trouvant des investisseurs intéressés par un retour d’impact ou de créer des entreprises sociales.
Plus d’informations sur le site web de The Heart Fund